Qu’il s’agisse d’une pièce dédiée, d’une extension adossée à la maison de type véranda ou encore d’un bâtiment indépendant, un jardin d’hiver doit répondre à un ensemble de critères: luminosité, température et ventilation.
I- Lumière, aération et température
Le rôle d’un jardin d’hiver, c’est d’abord de protéger les plantes des gelées hivernales. Toutes les plantes gorgées d’eau doivent être rentrées avant la Toussaint. Parmi celles-ci, les palmiers, les grandes fougères arborescentes, les agrumes (citronniers, pamplemousses), mais aussi les lauriers, certains types d’orchidées. Cela dit, l’époque des jardins d’hiver et des orangeraies du début du XXe siècle, uniquement dédiés aux plantes, trop froid l’hiver et trop chaud l’été, est révolue. Désormais, la tendance est plutôt à la création de vérandas ou de pergolas protégées. Des lieux de vie confortables qui associent convivialité avec espace pour les plantes et assurent la transition entre l’habitation et le jardin extérieur.
1) De la lumière avant tout
L’emplacement est le premier paramètre à prendre en compte. Il faut privilégier les orientations intermédiaires – sud-est, sud-ouest ou encore est-ouest – afin de profiter du maximum de lumière, le soleil étant plus bas l’hiver. De même, il s’agit d’éviter l’ombrage apporté par la maison, des arbres proches ou d’autres constructions. Le choix est le plus souvent dicté par des considérations architecturales ou esthétiques nécessitant de compenser le manque de lumière par un éclairage adapté et la maximalisation des surfaces vitrées. En toiture, des vitrages ou des panneaux polycarbonates transparents optimisent la transmission lumineuse, tout comme les fenêtres et les baies vitrées aux châssis toujours plus fins pour un clair de vitrage encore plus important. Un beau volume est nécessaire à la croissance et au bien-être des plantes, l’idéal étant de bénéficier d’une hauteur de trois à quatre mètres pour installer des arbustes et des plantes hautes. Il faut prévoir une large porte sans seuil, pour faciliter le transfert des plantes encombrantes et lourdes à l’automne et au début du printemps.
2) Une aération indispensable
L’air frais et le gaz carbonique étant indispensables à la vie des plantes, renouveler l’air ambiant reste une priorité et la ventilation naturelle, la meilleure solution pendant une grande partie de l’année. Fenêtres de toit, lanterneaux ouvrants, menuiseries de type oscillo-battant ou à l’italienne… cette surface d’ouverture doit atteindre 10 % minimum de la surface totale vitrée. Selon la configuration et le climat, on peut aussi ajouter des brasseurs d’air ou une VMC avec l’appui d’un humidificateur. À noter qu’une bonne ventilation évite les moisissures, renforce la vigueur de la végétation et permet de maîtriser les odeurs et l’humidité.
3) Une température constante
Grâce à l’évolution de la performance thermique de leurs châssis et vitrages, les vérandas destinées aux jardins d’hiver permettent de maintenir une température tempérée et constante avec un minimum de 12 °C la nuit et de 15 à 18 °C le jour. Si elles bénéficient des apports gratuits de lumière et de chaleur solaire, tout en protégeant des surchauffes, elles ont souvent besoin d’un chauffage d’appoint ; il reste, la plupart du temps, nécessaire pour maintenir une température favorable à la croissance des plantes et plus confortable durant les mois d’hiver.
4) Des stores
L’été, des stores limitent les apports calorifiques du soleil, l’idéal étant de les placer à l’extérieur afin de supprimer la surchauffe de la lame d’air entre la vitre et le store intérieur. Leurs lames orientables ou leurs tissus assurent une protection solaire efficace et les produits s’adaptent à toutes les structures – toitures en verre, vérandas, verrières hautes – pour constituer des éléments de décoration personnalisables
II- Des essences différentes selon les espaces
Tous les végétaux ou presque peuvent se cultiver à l’intérieur, la principale contrainte étant de gérer la lumière. L’emplacement peut différer selon leurs besoins en hygrométrie, en chaleur, et les plus exigeantes, telles les plantes tropicales, sont à placer près des ouvertures. Côté agencement, les végétaux peuvent occuper plus ou moins de surfaces en respectant les perspectives et les circulations, et en privilégiant les plantes à développement moyen, moins encombrantes. Les arbustes ou plantes grimpantes en grands contenants s’installent plutôt en périphérie ou le long du mur opposé à la baie vitrée. Ce mur peut se végétaliser avec des fougères, des vivaces herbacées, des plantes retombantes.
Enfin, les plantes potagères les plus adaptées à une culture intérieure sont les salades à couper, type laitue, mesclun, épinard, les aromatiques et les petits légumes en jardinière : carottes, navets, radis, tomates et légumes fruits. L’arrosage automatique ou manuel doit être pensé dès le début du projet avec une arrivée d’eau et, au sol, une petite pente naturelle vers le point évacuation, voire un système drainant en cas de platebande en pleine terre.
III- Un vaste choix de contenants
Les possibilités d’installation des plantes sont multiples : jardinières, bacs, pots hydroponiques, suspensions, étagères fixes ou mobiles, tables ou, encore, superposition de pots les uns au-dessus des autres sur une structure verticale. L’idée est de créer des points verts en harmonie avec le volume de la pièce et en continuité avec le jardin.
Enfin, la beauté d’un jardin d’intérieur tient aussi aux aspects décoratifs de ses paillages, notamment pour masquer la terre de ses grands bacs. Le choix des formes et de couleurs reste vaste : billes d’argile ou de verre, pétales d’ardoise, mais aussi paillettes de chanvre, écorce de bois, cosse de sarrasin qui, en complément, limitent l’évaporation, retiennent l’humidité ou évitent l’installation des mauvaises herbes.